Losar, le Nouvel An tibétain

Dans l’astrologie tibétaine, l’année du Serpent est traditionnellement associée aux qualités de sagesse, de mystère et de transformation, ainsi qu’à l'idée de mue, de renaissance et de renouveau. Ce symbolisme illustre la capacité du serpent à s'adapter, à changer et à prendre de nouveaux départs. L'élément Bois nous apporte une année qui pourrait sembler plus ordonnée et plus calme - avec une plus grande capacité à apprécier le monde qui nous entoure.
Les qualités du Serpent sont : sagesse, réflexion, perspicacité, finesse d'esprit, magnétisme, profondeur de pensée, sens de l'humour, subtilité et clairvoyance. Le Serpent a confiance en lui, est conscient de son intelligence. Il fait preuve de
courage avec un discernement sans faille.
Sur le plan des défauts, le Serpent peut être possessif, rancuneux et irritable, et… il
a la langue bien pendue !
Les natifs du serpent consomment rapidement leur énergie et ont besoin de beaucoup de repos. La santé est leur point faible et leur système nerveux est extrêmement délicat et leurs tensions se répercutent souvent sur l'estomac.

Au Tibet, les festivités, marquant le début du calendrier lunaire, duraient trois jours et étaient précédées de plusieurs jours de longs rituels. C’est dans cet esprit que durant la semaine précédant les festivités, les lamas réaliseront la longue pratique de Mahakala à laquelle nous pourrons assister et qui nous permettra d’éliminer les aspects négatifs de l’année écoulée et de commencer celle-ci sans obstacle.
L’idée que l’an neuf s’ouvre par l’abandon des aspects négatifs de l’année écoulée se traduisait par des actes concrets. Au Tibet, les célébrations du Losar était l’occasion de nombreux rituels et traditions incarnant ce renouvellement. Les monastères organisaient de nombreux rituels, prières, offrandes, spectacles religieux comme les danses sacrées permettant de créer les conditions auspicieuses pour l’année nouvelle. Les laïcs quant à eux s’employaient à régler les dettes contractées durant l’année et à apaiser les conflits. C’était également l’occasion d’un grand nettoyage des lieux de vie et de se procurer des vêtements neufs.
Un rituel populaire illustre parfaitement cette idée. Lors des festivités familiales, après le repas, chaque membre de la famille recevait une boule de tsampa (pâte de farine d’orge grillée) avec laquelle frotter symboliquement chaque partie de son corps afin d’absorber les éléments négatifs accumulés durant l’année par l’esprit et le corps. Les boules de tsampa étaient ensuite rassemblées dans un récipient avec les restes du repas autour d’une effigie représentant les forces négatives. Le récipient était ensuite transporté par un jeune membre de la famille au carrefour d’un chemin afin d’expédier ces influences néfastes loin du foyer.

Dans le même esprit, lors de ce week-end, c’est un autre rituel que nous effectuerons, le rituel de Sang ou purification par le feu et la fumée accompagnée de prières pour renaître en Déwatchen. A cette occasion, nous récitons des vœux de bonheur, prospérité et de réconciliation avec l’entourage, et nous jetons de la farine en l’air. A ce moment, tous les participants crient “KI KI SO SO LHA GYAL LO”: “Puissent les dieux qui se trouvent du côté de la vertu, obtenir la victoire !”
