Losar, le Nouvel An tibétain


L'année du Dragon de Bois

Dans l’astrologie tibétaine, le Dragon est traditionnellement associé à de nombreuses qualités comme la force, la vitalité, la confiance, la sagesse, l’intelligence et l’honnêteté. Toutefois, certains défauts lui sont aussi attribués comme l’orgueil, l’impatience, l’impulsivité voire une tendance à vouloir s’imposer. Les années marquées par le signe du Dragon sont généralement des années de grands changements, voire des années instables marquées par des changements révolutionnaires. Pourtant, l’élément Bois semble venir atténuer ses aspects les plus explosifs. Les aspects positifs de ce signe prendront le dessus créant un environnement potentiellement favorable à la réalisation de projets collectifs et à l’établissement de compromis.  

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Au Tibet, les festivités, marquant le début du calendrier lunaire, duraient trois jours et étaient précédées de plusieurs jours de longs rituels. C’est dans cet esprit que durant la semaine précédant les festivités, les lamas réaliseront la longue pratique de Mahakala à laquelle nous pourrons assister et qui nous permettra d’éliminer les aspects négatifs de l’année écoulée et de commencer celle-ci sans obstacle.

L’idée que l’an neuf s’ouvre par l’abandon des aspects négatifs de l’année écoulée se traduisait par des actes concrets. Au Tibet, les célébrations du Losar était l’occasion de nombreux rituels et traditions incarnant ce renouvellement. Les monastères organisaient de nombreux rituels, prières, offrandes, spectacles religieux comme les danses sacrées permettant de créer les conditions auspicieuses pour l’année nouvelle. Les laïcs quant à eux s’employaient à régler les dettes contractées durant l’année et à apaiser les conflits. C’était également l’occasion d’un grand nettoyage des lieux de vie et de se procurer des vêtements neufs. 

Un rituel populaire illustre parfaitement cette idée. Lors des festivités familiales, après le repas, chaque membre de la famille recevait une boule de tsampa (pâte de farine d’orge grillée) avec laquelle frotter symboliquement chaque partie de son corps afin d’absorber les éléments négatifs accumulés durant l’année par l’esprit et le corps. Les boules de tsampa étaient ensuite rassemblées dans un récipient avec les restes du repas autour d’une effigie représentant les forces négatives. Le récipient était ensuite transporté par un jeune membre de la famille au carrefour d’un chemin afin d’expédier ces influences néfastes loin du foyer.

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Dans le même esprit, lors de ce week-end, c’est un autre rituel que nous effectuerons, le rituel de Sang ou purification par le feu et la fumée accompagnée de prières pour renaître en Déwatchen. A cette occasion, nous récitons des vœux de bonheur, prospérité et de réconciliation avec l’entourage, et nous jetons de la farine en l’air. A ce moment, tous les participants crient “KI KI SO SO LHA GYAL LO”: “Puissent les dieux qui se trouvent du côté de la vertu, obtenir la victoire !”

 


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